Comme habituellement dans le cadre de ce contexte exceptionnel, nous vous proposons un nouveau point de situation arrêté 24 avril 2020.
Point sanitaire et macro-économique
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- 80 vaccins à l’étude, 6 en test sur les humains, mais des résultats peu probants pour le moment
- 2,7 millions de cas confirmés dans le monde et plus de 190 000 décès :
- 50 000 morts aux Etats-Unis
- Plus de 20 000 morts en France comme en Espagne, 25 000 en Italie et 19 000 au RU
- Seulement 5 500 décès en Allemagne et 2 000 en Suède
- L’aplatissement de la courbe est confirmé : nous sommes sur ce fameux plateaux, avec des places qui se libèrent tous les jours dans les hôpitaux : le confinement paie
- Le déconfinement est le sujet du moment : sa date, ses modalités… la volonté de relancer l’économie semble être unanime
Les conditions pour pouvoir ouvrir à nouveau l’économie sont maintenant connues :
- Une capacité d’accueil des hôpitaux suffisante
- Une forte capacité de tests
- Un traçage efficace des foyers restants
- Le déploiement des tests sérologiques
- Le maintien du télétravail autant que possible
- L’ensemble des nouvelles économiques est désastreux (PMI US, Japon, Europe, chiffres de l’emploi, indice IFO en Allemagne, inflation au japon)
- Pétrole : un début de semaine historique (le WTI en territoire négatif, surproduction, fermetures rapides de puits, stockage de Cushing rempli début mai, faillites dans le secteur pétrolier américain… cf. notre flash de mardi). Sur fond de tensions géopolitiques entre les Etats-Unis et l’Iran et de normalisation des conditions sur les marchés à terme, les cours du pétrole poursuivent leur remontée : le baril de WTI s’est inscrit à 16,5 dollars hier et le baril de Brent est repassé au-dessus de 21 dollars
- Comme prévu, jeudi, les résultats d’enquêtes préliminaires réalisées auprès des directeurs d’achats (PMI) se sont fortement dégradées
- En France, on dénombre plus de 10 millions de salariés au chômage partiel
- Le taux d’emprunt italien à dix ans creusait de nouveau vendredi son écart avec le taux allemand de même échéance, après l’échec des négociations européennes pour un plan de relance coordonné et avant une actualisation de la notation italienne par S&P
- Sommet européen d’hier soir : pas vraiment d’éléments nouveaux, si ce n’est pas volonté confirmée d’avancer ensemble
Il est plus que jamais vérifié que tant que la BCE, à l’image de la FED, est à la manœuvre (réactive et opérationnelle), l’Union a du mal à se mettre d’accord avec des divergences toujours plus fortes entre pays du nord et du sud - Après les coronabonds, la dette perpétuelle refait son entrée dans le débat européen (dette jamais remboursée mais dont les intérêts sont versés perpétuellement)
- Donald Trump suggère d’injecter du désinfectant dans les poumons pour soigner le Covid-19 – Propos naturellement immédiatement fustigée par l’unanimité du corps médical, déclarant qu’il s’agit « d’une méthode couramment utilisée par les gens qui veulent se tuer » ou encore que « l’immolation par le feu pourrait être une alternative utile ».
Point financier
Les marchés se sont heurtés cette semaine à des faits historiques : un krach sans précédent du pétrole et la publication d’indicateurs économiques désastreux…
Et pourtant, les principaux indices ont fait face, terminant cette semaine sur une tendance certes baissière, mais mesurée : -2.35% pour le CAC 40, -3.21% pour le Dow Jones, -2.18% pour le DAX ou -3.19% pour le Nikkei.
Evolution du CAC 40 sur la semaine
La semaine a donc été rythmée par le krach pétrolier, la publication de mauvais indicateurs, un sommet européen peu fécond, les inquiétudes sur la croissance mondiale ou le manque de résultats sur les études médicales et les vaccins.
Dans ce contexte, la solidité des marchés doit être soulignée.
Nous pouvons l’expliquer par un programme de stimulation monétaire et fiscal parmi les plus importants de l’histoire.
A titre d’ordre d’idée :
- La Fed va injecter 4 trillions de liquidités pour un déficit fiscal du même ordre (donc un déficit approchant les 20% du PIB)
Ces niveaux n’ont jamais été vus depuis la deuxième guerre mondiale
- Au niveau mondial, les injections devraient atteindre 7 trillions de liquidités, soit 12% du PIB
- Conjonction quasi simultanée des leviers monétaires et fiscaux. Nous assistons à une forme de monétisation du déficit fiscal, ce qui évite l’effet d’éviction
Nous pouvons donc aujourd’hui nous poser légitimement la question de savoir si les banques centrales ou les Etats ont atteint leurs limites, ou si elles n’en sont pas proches ?
Ce qui nous semble sûr, c’est que toutes ces annonces pour soutenir les marchés sont déjà dans les prix.
L’or progresse d’un peu plus de 3% sur la semaine.
Evolution du CAC 40, du Dow Jones et de l’EuroStoxx50 depuis le début de l’année
Aussi, les deux scenarios restent ouverts :
- Déconfinement réussi et politiques globales fructueuses : reprise économique rapide et marchés haussiers
- Deuxième vague, recherches médicales plus longues que prévues et marges de manœuvres institutionnelles réduites : nouveau repli des marchés
Les économistes ont rarement été aussi partagé… et comme toujours, la vérité sera probablement entre les deux…
Prêts immobiliers et plafond des dons
Hausse de taux
Début avril, de nombreuses banques ont augmenté leurs taux. Des hausses modérées, de 0,15% à 0,25% pour la plupart, qui seraient appliquées pour compenser le risque supérieur de prêter, notamment à cause des incertitudes liées au marché de l’emploi.
Les banques anticipent une hausse des risques sur les entreprises et par conséquent sur les profils qui seront financés.
Le gouverneur de la Banque de France a toutefois affirmé que les taux d’intérêts devraient rester bas pendant les prochaines années, notamment en raison du maintien de l’inflation à un faible niveau.
Les taux d’emprunt sur vingt ans étaient compris entre 1,20% et 1,40% au début du mois d’avril.
Hausse de plafond des dons
Mercredi, le Sénat a relevé le plafond des dons au profit d’associations venant en aide à des personnes en difficulté, permettant une déduction fiscale de 75% des sommes versées (parfois appelé le dispositif “Coluche”).
Il porte de 537 euros à 1.000 le montant déductible.
Cette proposition était défendue par le sénateur Les Républicains Bruno Retailleau, qui a souligné la nécessité d’encourager “l’élan de générosité et de fraternité” des Français.
Un deuxième amendement vient assouplir la fiscalité du don : il permet un déplafonnement du montant des dons en nature réalisés pendant la crise sanitaire par les entreprises qui ne peuvent pas écouler leur production, en leur faisant bénéficier d’une réduction d’impôt de 60% du coût de revient du produit. Les principales visées sont les entreprises alimentaires.
Espérant vous apporter satisfaction, malgré le contexte, dans le suivi de vos placements, nous restons naturellement à votre entière disposition pour échanger.